Une demie page se tourne ...

Bon, nous sommes jeudi 5 Mars. A cette heure ci, nous aurions du déjà être à l'aéroport, mais Ethiopian Airline a décidé sans nous prévenir (et ce n'est pas une blague, on n'a appris en allant demander des renseignements à l'agence il y a 2 jours) d'annuler simplement notre vol ! Et oui, plus de vol pour la Tanzanie le Jeudi, c'est bête hein ?! Mais bon, bonne étoile toujours, on prend le vol de vendredi matin qui nous fait arriver à 19h à Adis Abeba, puis on passe la nuit dans un hotel de l'aéroport aux frais de la princesse, et le lendemain matin, ils nous ramène à l'aéroport pour qu'on rejoingne Arusha en Tanzanie 3h plus tard. Et ca nous convient parfaitement.

Mais tout ca n'est pas le sujet, l'heure est au bilan de mi-parcours. Depuis notre Paris Dakar, nous avons passé 156 jours en Afrique de l'Ouest, à travers le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso. Nous avons rencontré beaucoup de gens et d'associations qui nous ont aidé à mettre en place notre projet de sensibilisation Sida. Et on peut dire d'abord qu'avec l'expérience, nous sommes arrivés au Burkina a une organisation très efficace et des spectacles vraiment percutants pour le public. On a tenté de toujours adapter le spectacle à la culture locale, dans les noms de lieux, les personnages, dans les axes de sensibilisation à aborder aussi. "Les aventures d'Adis", jouées 11 fois au Sénégal et au Mali sont devenues "Les aventures de Kougri" pour les 5 représentations du Burkina. A part moi, tous les comédiens ont changé de rôle, plusieurs fois même en fonction des comédiens locaux, des accidents aussi ! Maintenant, il va falloir que l'on utilise au mieux cette expérience pour la transposer à la culture tanzanienne et que les spectacles soient tout aussi réussis.

Ce qui nous aura le plus marqué dans cette première partie du voyage, c'est sans doute la chaleur des gens que nous avons rencontré. Toujours prêts à vous accueillir, même s'ils n'ont rien, toujours prêts à vous offrir à manger, même si c'est leur seul repas de la journée. C'est comme ça en Afrique ; ça, ils nous l'ont répété ! Aller discuter 1h avec un passant qui vous salue sans vous connaître, c'est devenu maintenant une habitude. Dire bonjour à tous les gens qu'on croise, même si on ne les connait pas, sans qu'ils nous prennent pour des psychopates, ca aussi, c'est devenu un automatisme. Et ca va être drôlement dur de retour en France !

On retiendra aussi les paysages magnifiques que l'on a traversés, les forêts de baobabs, ces arbres au tronc si large et aux branches si tortueuses, les immenses étendues vides de toute civilisation, les singes en liberté, les couchers de soleil sur les cases en banco ou les greniers en paille, la sêcheresse aussi ...

On se souviendra longtemps de la gastronomie locale. Le riz, aliment de base de toute l'Afrique de l'Ouest, agrémenté de toutes sortes de sauces : arrachide, gombo, oignon, tomate, ... Le mil, l'autre aliment de base, plus utilisé dans les villages que le riz, et avec lequel on fait le tô, une espèce de pâte très compacte qu'on trempe dans la sauce ... ça, on a jamais réussi à s'y faire !! Et puis tous les à-côté, les jus de bissap, de bouille (le fruit du baobab), le lait caillé mélangé aux petites boulettes de mil, les haricots aussi, appelés "niébé". Et après plus de 5 mois loin de l'hexagone, on se rend vraiment compte d'à quel point on aime le fromage, la viande rouge ou les pâtes à la crème fraiche !!!!!

Par contre, on ne regrètera pas la chaleur que l'on va quitter !! En Tanzanie actuellement, il fait entre 20 et 30 °C ! Contre nos 44°C à 15h, il n'y a pas photo !!! La poussière non plus, on ne la regrètera pas ! Et puis, il faut avouer qu'il y avait à force certaines choses dures à supporter en permanance : la position de la femme, condamnée à la cuisine, au ménage et à s'occuper des enfants, soumise entièrement à son mari tout puissant ... le rapport aux européens : se faire appeler "le blanc" partout, par tout le monde, à longueur de journée, quand tu essayes justement de te méler au maximum à la population, d'effacer ces barrières de couleurs de peau ... c'est vraiment fatiguant !

Enfin voilà, un bilan vraiment très positif de cette première partie du projet, qui prend un nouveau tournant certainement au bon moment ! Maintenant, nous sommes prêts à tout recommencer, rencontrer de nouvelles personnes, des coutumes différentes, un environnement complètement nouveau ! Bref, nous sommes prêts pour la suite du projet ARA, et c'est tant mieux !

On s'excuse d'avoir mis si peu de photos en ligne, mais la connexion ici est vraiment trop mauvaise pour réaliser des opérations comme des téléchargements de photos ! Espérons qu'en Tanzanie ce soit meilleur !

Je file, il faut que l'on aille boucler les valises.

La suite au pochain épisode.

Demi Bisous. Romain. (Voilà, vous l'avez eu, votre deuxième moitié !)