dimanche 2 août 2009

Derniere capitale : Kampala

Nous voici a Kampala, capitale de l'Ouganda. C'est une ville gigantesque et tres moderne : supermarches a tous les coins de rue, resto a l'occidentale (pizzas, hamburgers, chinois, un peu de tout...), lumieres partout et du monde ... du monde en pagaille. Les voitures se genent dans les rues de 7h du mat' jusque tres tard le soir, les centaines de moto taxis se frayent un chemin entre les nuees de pietons qui traversent les rues. C'est impressionnant. Des hotels de luxe alternent avec des boutiques de vetements et de chaussures ... on a du mal a se dire que l'on est toujours en Afrique. Nous nous sommes un peu balades dans la ville, le cout de la vie est derisoire, on peut avoir un espece de Big Mc Frites pour 1 euro 70, et pour 6 euros, on dort dans une chambre double avec salle de bain et eau chaude !! Cela rend la promenade evidement tres agreable ! Nous avons visite hier les tombes des rois du royaume de Buganda. L'Ouganda a une histoire curieuse et assez interessante, un president est au pouvoir, mais le roi est toujours tres respecte : c'est a lui qu'appartient la terre de l'Ouganda.

Avant d'arriver, avant-hier soir, a Kampala, nous avons termine notre tour du Rwanda. D'abord par une petite incursion dans la foret de Nyungwe, pour y observer des Singes Colombus noir et blanc. Balade super agreable au coeur d'une foret tropicale magnifique. Les singes, par dizaines, passaient d'arbres en arbres juste au dessus de nos tetes, tres impressionnant. Puis nous sommes retournes a Kigali ou nous avions manque le grand Memorial pour le Genocide rwandais. Pres de 4 heures pour essayer de comprendre l'avant, le pendant et l'apres genocide. La separation officielle des ethnies Hutu et Tutsi, les privileges accordes aux Tutsi pedant la colonisation, le retournement de veste des colons belges, la montee de l'ideologie genocidaire, puis ces 3 mois d'intenses atrocites difficilement concevables, 800 000 Tutsi et Hutu moderes tortures, haches en morceau a la machette, les voisins Hutu se retournant du jour au lendemain contre leurs voisins Tutsi, hommes, femmes et enfants sans exception ni la moindre pointe de pitie. 800 000 morts en 3 mois seulement, 5 massacres a la minute. La visite nous a completement sonnes, d'autant qu'elle se termine par une partie consacree aux meurtres des jeunes enfants pendant cette periode sanglante, puis un recapitulatif de tous les genocides du 20eme siecle, Armenien, Juif, Cambodgien, Serbe... En sortant de la, on se pose vraiment des questions sur jusqu'ou la haine des hommes peut aller, s'il y a vraiment une limite a la cruaute humaine ... apparement non. Nous avons fait la visite avec Jean de Dieu et Valentin, le premier est refugie congolais, sa famille a ete decimee pendant les guerres ethniques en 2005. Le second, un ami rwandais que nous avons rencontre dans le bus pour Kigali. Quand je lui ai demande ou vivait sa famille, il m'a repondu : '' Ma famille ? Il est mort en mille neuf cent nonente quatre '' Cette phrase a ete suivi d'un tres long silence tres embarrasse... Nous sommes tous ensemble alles voir l'hotel des Milles Collines, celebre scene du film Hotel Rwanda, puis nous nous sommes dit au revoir. Le Rwanda restera un magnifique souvenir, un pays ou les gens parlent 4 langues, et vous aident avec plaisir quand vous chercher quelque chose, un pays de collines aux paysages superbes, un pays d'histoire extemement emouvant.

Desormais, J-7. Il nous reste 5 jours en Ouganda. Nous partons demain voir la source du Nil a Jinja, une petite ville tout pres de Kampala, puis prendrons le bus pour rejoindre Nairobi au Kenya ou un avion nous attendra Dimanche a 2h du matin.

La suite au prochain episode.
800 000 Bisous. Anne et Romain.

lundi 27 juillet 2009

Derniers instants en Tanzanie, premiers pas au Rwanda

Nous voila de retour pour la suite de nos aventures.

Apres avoir quitte cette ile merveilleuse qu'est Zanzibar, nous avons fait un premier arret dans le Mont Meru pour rendre visite a la famille d'Adam. Bayness, la mere d'Adam, habite une petite maison a 1h (en descente) de la route, dans le village de Seela. Et cette petite dame active d'une soixantaine d'annees nous a recu comme des rois dans la plus pure simplicite. Decouverte de la cuisine locale (parfois un peu difficile, il faut l'avouer) comme le Loshoro, un melange de lait, de grain de mais et d'un tout petit peu d'eau que l'on laisse fermenter 5 jours avant de deguster. Ou bien le fameux Ougali, une pate de farine de mais mangee avec une sauce aux haricots et un melange d'epinards-tomates-carrotes cuit a feu doux : le meilleur Ougali que l'on ai mange en Tanzanie, un vrai regal !! La region est vraiment magnifique, nous avons fait quelques balades dans la montagne - nos cuisses s'en rappellent encore - a travers les champs de bananiers, de pois, de mais, parmi les avocatiers ... se faisant inviter dans une maison sur deux a boire le th
é traditionnel. 3 jours assez reposants et tres interessants. Puis il a ete l'heure de dire au revoir a tout le monde, et particulierement a notre ami Adam, et de s'envoler pour Kigali, la capitale du Rwanda.

Nous sommes donc au Rwanda depuis 3 jours maintenant. Le Rwanda, ce pays si etrange qui vit de maniere parfaitement naturelle avec un passé tout recent chargé des pires atrocités que l'homme peut perpetrer sur l'homme. La premiere chose qui nous a frappés ici : les collines. Ce pays est couvert de collines, partout, absolument partout. Kigali s'etale sur 4 ou 5 collines, elles-memes entourees de collines ... selon Paul Rusesabagina, l'ex-directeur de l'hotel des milles collines, le Rwanda compterait plus d'un demi million de collines !! Et toutes ces collines rendent le pays absolument charmant, peint de toute la palette des verts, cultivé sur chaque parcelle de terre. Les gens sont tres accueillants, prets a aider, c'est tres agreable. Ils parlent le Francais, l'Anglais et le Kinyarwanda (ce sont les langues officielles) mais une grande partie ne connait que le Kinyarwanda et le Swahili.

Apres avoir passe une apres midi a se balader dans Kigali, nous avons pris le bus pour Kibuye. 2 heures de trajet a travers tout le pays, 1 million et demi de virages a droite et a gauche - forcement - et nous arrivons juste au dessus du magnifique lac Kivu, frontiere naturelle avec le Congo. Nous dormons dans un hotel tres sympatique avec vue sur le lac. Kibuye est la ville qui a ete choisie par les autorites rwandaises pour accueillir le memorial du Genocide, car cette ville a perdue, entre avril et juillet 1994, 90% de sa population Tutsi. Malheureusement pour nous, le memorial est extremement simple, sans aucune explication. Une sorte d'enclos ferme par un grand mur au fond, devant lequel repose une vitrine avec des cranes et des os de Tutsis morts pendant le Genocide. En Kinyarwanda, quelques lignes qui diraient '' ce memorial pour que l'on se souvienne pour toujours des victimes du Genocide '' et au milieu de '' l'enclos '', sous les dales en beton, les restes des corps de Tustis retrouves apres juillet 1994. Nous allons essayer de trouver le memorial de Kigali, ou semblerait-il, nous pourrions trouver plus d'explications sur cette periode effroyable.

En attendant, la region, ses reliefs et son lac gigantesque sont tres agreables, et nous en profitons pour nous y reposer un jour avant de reprendre la route pour Cyangugu et son parc naturel.

La suite au prochain episode.
Bisous mal a l'aise. Anne et Romain.

lundi 20 juillet 2009

Messages personnels

Emilie
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Ladies and gentlemen, Un jour, il y’a un peu plus de 11 mois de ça, j’ai débuté le blog de façon similaire pour vous présenter notre équipe. Je prends maintenant les commandes du clavier, pour la dernière fois, afin de vous remercier tous… Petits et grands, jeunes et anciens, proches et moins proches… Vous tous qui, pendant une année, nous avez soutenus dans les bons et mauvais moments ! Et il y’en a eu des moments de doutes, de questionnements, d’abattements, mais jamais de renoncement !!! Alors voilà, aujourd’hui le projet touche à sa fin, et le retour est plus que proche pour moi. Peut être même que lorsque certains liront ce message, je serai déjà dans l’avion…ou en France.
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Alors, qu’est ce qu’a été pour moi ce projet ??? Que du bonheur !!! (On dirait que je sors d’une téléréalité genre Loft ou du genre !) Peut être pas QUE, mais un énorme plaisir à jouer (même avec des échasses, si, si, c’est vrai !!!), à rencontrer des gens qui ont une toute autre culture, à vivre une aventure humaine peu comparable… Bref, dix mois de ma vie que je ne vais pas oublier de si tôt !!!
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Mais rien de cela n’aurait été possible à moi seule, alors Merci ! En premier, à mes coéquipiers car je ne l’ai jamais fait, merci de m’avoir proposée cette aventure, où l’on a partagé tous ces moments ensemble. Deuxièmement, merci à ma famille, qui m’a soutenue du début à la fin, en respectant ce choix pris il y a plus d’un an : merci maman et papa, vous savez déjà à quel point je suis heureuse d’avoir des parents comme vous, merci mamie et Claude, pour avoir été présents malgré les difficultés de communication, merci les tatas, tontons, cousines et cousins qui ont déchiré sur les coms et les lettres, merci les Ecuellois, d’avoir été si présents et d’avoir occupé mes temps libres avec des jeux et de la lecture, merci à tous les petits loulous de la famille avec vos supers dessins et cadeaux,… avec un petit bonjour spécial pour Nataël, que je suis impatiente de rencontrer ! Troisièmement, merci à mes amis (avec un spécial Chapeau Bas pour ma petite Soso !!!), à vous tous qui avez été présents tout au long de cette année par commentaires, mails, textos, ou simple lecture du blog… Quatrièmement, un merci spécial à la mémé de Villeneuve pour tes lettres qui m’ont tenue au courant de l’avancée des événements en France !!! Et pour finir merci à tous ceux que je ne cite pas directement, mais à qui je pense fortement, pour l’aide de près ou de loin que vous nous avez apportée dans la réalisation de ce projet ! Voilà, j’ai l’impression d’avoir fait la rétrospective, comme le font les chanteurs à la fin de leur CD, mais c’est avec plaisir que je vous dis encore une fois à tous MERCI d’avoir été là !!!
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Sur ces derniers mots, je vous embrasse tous très fort, et vous dit à bientôt pour certains, à dans un peu plus longtemps pour les autres, et à très bientôt pour les derniers !!!
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Derniers bisous d’Afrique.
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Emilie, pour une ultime fois, en direct de Zanzibar !
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Anne
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Et voilà,
Une page qui se tourne. C’est la fin de ce magnifique projet, qui a mené ma vie pendant un an. Beaucoup de choses se sont passées depuis ce 16 Septembre où je me suis embarquée sur un bateau pour le Maroc avec mes compagnons de voyage et une voiture pleine à craquer !
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J’ai découvert et vu des choses dont je ne soupçonnais pas l’existence, j’ai été confrontée à des cultures pas toujours très proches de la mienne et c’était…. déroutant au début, mais tellement excitant ! Excitant de rencontrer ces gens différents de nous mais pas tant que ça, de partager nos visions du monde et de la vie. Ca a été aussi une belle leçon d’humilité de voir comment ces gens peuvent vivre heureux et sans se plaindre malgré le peu qu’ils aient et leurs conditions de vie. Même si je n’en vois pas encore toutes les retombées, je sais que cette aventure a changé le cours de ma vie.
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Bien sûr, il n’y a pas eu que des bons moments, il y a même eu beaucoup de moments très difficiles, mais je suis très heureuse d’avoir vécu tout ça, le bon comme le mauvais, et fière aussi. J’en sors plus forte, plus déterminée aussi. J’ai appris beaucoup de choses sur la vie, sur moi surtout. La vie ici m’a appris à affronter les problèmes différemment, à relativiser les choses qui peuvent sembler importantes mais qui ne le sont pas forcément… Que du bon (enfin j’espère !) !
Pour tout ça, je remercie énormément mes compagnons de route, sans qui rien n’aurait été possible. Je les remercie du fond du cœur d’avoir pris soin de moi toute cette année, surtout quand j’étais malade. Bien sûr, je remercie aussi mes parents, qui m’ont soutenue dès le début et m’ont encouragée à réaliser ce projet, mon frère et ma sœur qui ont suivi mes aventures sans faille, malgré leur vie « superactive » ainsi que tout le reste de ma famille qui a pensé à moi et l’a montré par pleins d’attentions ! Enfin, merci beaucoup à tous mes amis qui ont eu une pensée pour moi malgré le surbookage de cette année, qui m’ont soutenu sur le blog et par mails !
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C’est avec une petite larme à l’œil que je termine ce message. Il est bientôt temps de rentrer à la maison et d’ouvrir une nouvelle page !
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Gros bisous et à très très bientôt tout le monde ! J’ai hâte de vous voir tous !
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Anne
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Romain
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Et le rideau tombe sur le projet ARA.
J’ai l’impression qu’entre le jour où cette petite idée de partir sensibiliser en Afrique par le théâtre s’est créée dans ma tête il y a environ 2 ans et aujourd’hui, le temps a fusé comme un éclair.
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. Je me souviens de ce premier jour où l’on a tapé officiellement les 3 coups de ce projet fou, il y a un peu plus de 10 mois, dans notre camionnette Joly flambant neuve.
. Je me souviens de la descente Paris Dakar et de l’épisode terrifiant du No Man’s Land, frontière Maroc-Mauritanie.
. Je me souviens de nos débuts un peu difficiles avec l’association de Dakar et du désastre du premier spectacle.
. Je me souviens ensuite de notre premier bon spectacle à Louga, et de cette semaine parfaite à Keur Diarra Bambara.
. Je me souviens des maladies du Mali.
. Je me souviens du drame en pays Dogon, accusations grossières sur la troupe.Je me souviens de cette rencontre unique avec un échassier Dogon qui a accepté, allant contre la tradition et les anciens, de me faire essayer ses grandes échasses, un peu à l’écart du village.
. Je me souviens du Burkina Faso, où les spectacles ont tous super bien marché, dans des villages où les seules occupations un peu ludiques des habitants sont les danses pour les femmes, le marché et la bière de mil pour les hommes.
. Je me souviens de l’hospitalité et de la chaleur humaine, de l’entraide que l’on a rencontrée partout en Afrique de l’Ouest. C’est là que j’ai appris à dire bonjour à tout le monde, même ceux que je ne connaissais pas.
. Je me souviens de ce magnifique safari en Tanzanie.
. Je me souviens de tous les rêves que l’on avait en tête en arrivant sur cette île paradisiaque : Zanzibar.
. Je me souviens surtout de toutes les embûches que l’on a rencontrées sur cette île démoniaque, la première association, le roman-photo et la police, les abandons de comédiens, les voitures, la prison…
. Je me souviens que les gens sur cette île n’accrochaient pas au théâtre forum et qu’il a fallu changer la formule et simplement poser des questions pour être plus pertinent. C’est ainsi que les spectacles ont bien fonctionnés.
. Finalement, je me souviens, et je me souviendrai je pense longtemps du projet ARA, un projet dingue à l’initiative de 4 jeunes à la fleur de l’âge désireux de partir un an en Afrique pour découvrir le monde en essayant d’apporter leur pierre à la lutte contre le Sida dans les régions reculées.
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Maintenant, mon objectif est d’aider d’autres jeunes à tenter l’expérience. Je reste à partir de maintenant disponible pour toute aide concernant le montage de projet, la recherche de fonds, de partenariats, ou tout simplement pour raconter notre expérience, ce qui a marché, ce qui ne s’est pas passé comme on l’avait prévu, etc…
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Vous le savez, j’ai beaucoup écrit sur ce blog, si bien qu’il a un peu remplacé mon journal de bord personnel. Et ce soir, beaucoup de sentiments se mélangent en moi. Demain, c’est le départ de l’île. On a emballé les échasses, plié les costumes et les décors. C’est fini, quoi. Et si, il faut l’avouer, après plus de 4 mois sur cette île maudite, je commence vraiment à vouloir rentrer, à vouloir revoir toute la famille, mes amis, l’école, le théâtre et autre, ça fait vraiment drôle de se dire que bientôt, il faudra se réhabituer à la vie… comment dit-on déjà… normale ? Non, disons occidentale. Je pense qu’il va falloir un peu de temps pour passer à quelque chose de si différent qu’est la vie qui m’attend.
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Vous n’échapperez pas aux remerciements finaux. Pour Annabelle, Emilie et Anne qui m’ont fait confiance et ont sauté dans le bateau ARA. Sans elles, rien n’aurait été possible. Merci à toutes. Et puis merci à tous ceux qui nous ont aidés pour la préparation du projet. Enfin, merci à vous, lecteurs du blog, pour tout ce que vous nous avez apporté, infiniment merci.
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Le projet côté travail est terminé, mais il nous reste à Anne et moi 2 semaines avant notre retour, que nous allons utiliser pour aller explorer le Rwanda et l’Ouganda. Ce n’est donc pas le dernier article du blog, loin de là !
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Je vous embrasse tous très fort, à très bientôt. (Patience, Papi. 19 jours, ça passe très vite !!!)
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La suite au prochain épisode.
Bisous émus. Romain.

Voila, c'est fini ...

Karibuni !!! (Bienvenue à tous)

Premièrement, pour le soutien que vous nous avez apporté pendant ces 10 mois qui a toujours été plus que bienvenu et a toujours su nous redonner la motivation d’aller plus loin. On a souvent eu des commentaires disant qu’on était courageux, mais en fait, c’est vous tous qui nous avez donné ce courage. Pour cela, on ne peut que vous dire merci.

Deuxièmement, bienvenu à tout ce qu’on pouvait apprendre. Découverte et ouverture ont été des maîtres mots de ce projet, où on a pu rencontrer différentes cultures, façons de penser, manière de vivre, qui enrichissent même sans s’en rendre compte. Alors bienvenu aux nouveaux horizons à explorer ou réexplorer. La fin des études, la vie active, l’autonomie, les êtres chers… la vie quoi ! Et pourquoi des horizons plus lointains (pas de panique, on va attendre un peu d’abord)

Troisièmement, ce mot a été la devise de nos spectacles. 36 spectacles où tous les types de public étaient réunis. Eh oui, le théâtre de rue-forum comme moyen de sensibilisation s’est avéré très efficace et des plus divertissants pour le public, et pour nous, faut bien l’avouer. En tout cas, pour nous, la lutte contre le VIH/SIDA reste des plus importantes et le théâtre de sensibilisation une belle découverte (encore une) à renouveler.

Quatrièmement et pour finir, bienvenu à tous à tenter une aventure similaire. Parce qu’un dépaysement comme celui qu’on vient de vivre est vraiment exceptionnel, il apprend beaucoup, sur nous-mêmes, il apprend à relativiser un peu notre vie occidentale. On dit que les voyages forment la jeunesse ; nous on pense que les voyages forment tout court, et qu’à tout âge, découvrir une nouvelle culture et tenter de se l’approprier, adopter des habitudes parfois très différentes des nôtres, ça donne un regard différent sur notre vie quotidienne, du recul…
Maintenant, il nous reste à remercier d’abord tous ceux qui nous ont aidés à mettre en place le projet (parents, amis, amis d’amis, relations, associations, entreprises, institutions…), par des contacts, des coups de main, des conseils, des dons, de l’argent. Merci ensuite à toutes les associations qui ont été souvent plus que des partenaires, des amis dans les différents pays que l’on a traversé : Kaddu Yaraax à Dakar, Lebou à Louga, Kibili et Badou à Kaolack, les Sylofele à Tamba, Matthieu et Vanel à Kayes, AVEC-Mali et Elisabeth à Mopti, Amou au pays Dogon, Ablasse, Jean et Christophe au Burkina, puis Patrick, Adam et Deo l’américain à Zanzibar. Merci à toutes les courtes rencontres que l’on a fait durant tout ce périple, dont l’aide a toujours été très précieuse. On pense à Amine, Mustafa et Nicole, Amy Si de Nouakchott, Christine, la famille Gana, Amado et Azara, François, Noël et Idrissa de Ouagadougou, Lucian de Stone Town, et les autres… Et évidement, parce qu’on ne l’aura jamais assez dit, MERCI, Djeredjef, Initie, Barka, Ahsante sana à vous tous, lecteurs du blog, soutiens permanents, vos encouragements nous ont toujours reboosté et donner la force de continuer malgré les galères !!!!
Bisous finaux.

Les ARAs !!!

lundi 13 juillet 2009

Et quelques cliches ...

... pour vous montrer dans quel univers verdoyant nous etions la semaine derniere.
Ah, j'oubliais, la petite boule de poils orange, c'est Faja. On l'a trouve a Makunduchi, elle etait deux fois plus petite, et bien elle se porte a merveille et c'est Adam qui la recuperera a notre depart.
Enjoy !
La suite au prochain episode.
Bisous numeriques. Romain.
















































Et ca continue encore et encore, c'est plus le debut d'accord d'accord !!!

Coucou a vous tous,
Je prends les commandes du clavier, pour une des dernieres fois, je pense, pour vous conter cette semaine !
Nous voila donc arrives dans un nouveau village Unguja Ukuu Kwa Pwani, ce qui signifie litteralement "la grande ile de Unguja pres de la plage". Bref, nous sommes toujours dans le district du centre mais dans la region du sud, car les choses simples ne sont pas zanzibarites !!! Alors nous voila dimanche dernier, arrivant dans ce nouveau village ou nous rencontrons le sheha et l'equipe enseignante de l'ecole maternelle ! Nous etions persuade qu'une telle chose n'existait pas dans les villages mais si. Bon il faut quand meme preciser que les plus grands de l'ecole on tout de meme 9 ans !!!
Pourquoi ces personnes ??? En fait, le sheha est le contact qui va nous aider a mettre en place la tournee dans cette region, quant aux enseignantes, elles nous accueillent dans une classe de l'ecole ! Autant vous dire que l'on angoissait d'avance de se faire reveiller par des "1.2.3" repetes par trente gamins !!! Mais non, car l'ecole, sensee debuter a 7h30, ne commence qu'a 9h, les bons jours apres le chai du matin et le balayage assidu de la cour par 3 ou 4 petits ! Bref, les instits sont cools et passent beaucoup de temps allongees ! Ah oui, j'ai oublie, les cours finissent a 11h ! Voila pour ce qui est de notre logement, sans electricite mais bien agreable tout de meme.
Pour la question du travail... le 18 eme spectacle a eu lieu il y a 3 jours avec la demande du sheha qui veut nous voir revenir jouer a l'ecole, afin d'expliquer a tous les enfants le vih/sida ! Et je pense qu'on peut dire que c'est tres gratifiant, et avec un immense plaisir que nous allons jouer mardi prochain ! Voila, nos spectacles se passent tres bien et quelques anectodes de scene les rendent chacun uniques ! 18 spectacles et aucun de nous ne se lassent !!! Mais celui de mardi sera peut etre le dernier, ce que nous ne souhaitons pas mais encore quelques difficultes restent sur le chemin ! Rien de grave, ne vous inquietez pas ! Je m'explique...
La tournee autour de Unguja Ukuu devait s'achever sur Uzi Island, une ile voisine a notre village qui est accessible a maree basse par une route. Et on revait de vivre un peu avec les contraintes des marees tels des vrais insulaires ! Seul hic, le charmant sheha de cette ile, qui nous avait precedemment garanti un lieu de vie gratuit, ne peut plus nous trouver une telle place ! On a donc decider de ne pas insister les choses se presentant de facons ambigues... Nous avons donc rappeler Deo, dont le village serait ravis de revoir le spectacle, ainsi qu'un village voisin au sien, pour lui demander une possibilite de logement afin de jouer encore 2 fois ! Nous sommes en attente de la reponse, dont le suspense restera entier... Mais on espere bien encore jouer quelques fois !!!
Voulez vous connaitre la bonne nouvelle de la journee ??? Nous avons demander a Deo justement s'il voulait bien reprendre le flambeau du roman photos qui en fait n'a jamais ete imprime... Il a accepte et d'ici quelques temps, notre roman photos devrait voir le jour, si tout va bien, inch'allah !!! Nous avons aussi prevenu un autre ami, Lucian, qui lui s'occuperait de la distribution ! Alors autant vous dire que l'on croise les doigts pour la suite...!
Je finirais donc ce message par cette note positive, en vous souhaite a tous une tres bonne journee, et en vous demandantr un peu de patience jusqu'au prochain message...
Suite au prochain episode.
Bisous scolaires.
Emilie.

samedi 4 juillet 2009






Semaine paisible dans la foret

Bonjour bonjour tout le monde !

Voila de nos nouvelles ... je m'excuse d'avance, rien de tres palpitant cette fois. Tant mieux pour nous !

Les spectacles suivent leur cours au coeur de l'ile. Nous avons joue hier notre 15eme representation a Zanzibar. Comme je le disais dans le dernier article, nos spectateurs sont moins nombreux ... nous avons meme failli annuler une representation pour faute de public. Mais on s'est dit qu'il fallait tout de meme que l'on joue, meme pour les 15 personnes (de 2 mois a une 60aine d'annees) qui s'etait deplacees... Et finalement, les gens sont arrives au fur et a mesure du spectacle, intrigues par le bruit que l'on faisait.

Petite anecdote : lorsque nous avons modifie notre spectacle ouest-africain pour l'adapter a l'ile de Zanzibar, nous avons choisi, parfaitement au hasard, un nouveau village natal pour Adis, le heros de nos aventures. Il s'agissait de Kiboje, et c'est Patrick, notre premier traducteur anglo-swahili qui nous l'avait trouve. Et je suis presque sur qu'il n'avait aucune idee d'ou se trouvait ce village. Eh bien, pas plus tard qu'avant-hier, savez vous ou l'on s'est retrouve pour jouer ?? A Kiboje !! Nous avons reussi a tomber par chance exactement dans ce tout petit village de l'ile d'Unguja !! Sauf qu'il a fallu changer le texte de la piece, on ne pouvait pas venir a Kiboje et dire que notre histoire se passe dans leur village, personne n' aurait cru ! Alors on a choisi le village de Deo, vous vous souvenez de notre jocker americain, c'est le premier village ou on a joue, c'est donc un peu le vrai village natal de notre petit Adis !

Voila pour les nouvelles. Les photos qui suivent ont ete prise il y a quelques jours. On a profite d'un jour de repos pour aller voir 2 plages a l'est de l'ile : Pongwe et Chwaka. Les paysages sont magnifiques, mais la maree est tres importante, et les cent premiers metres dans l'eau sont recouverts de pierres assez tranchantes qui rendent la baignade quasi impossible. Demandez aux chanceux qui sont venus nous rendre visite et qui ont sejourne sur cette cote orientale !

La suite au prochain episode.
Bisous fruites. Romain.


dimanche 28 juin 2009

Ne passez pas par la case depart ... ou quand l'equipe ARA touche le fond

Salaam Alekoum Jamani ! (Bonjour tout le monde, vous l'auriez compris)

Voici quelques nouvelles ... plus ou moins rejouissantes ...

Je vous avais laisse l'autre fois sur une note tres positive, un moral au plus haut, des spectacles qui cartonnaient... Ca n'aurait pas pu durer ainsi, nous sommes a Zanzibar, voyons !

Retournons a Vendredi dernier, jour de repos pour l'equipe ARA apres 3 jours de spectacles. Apres avoir tout organise pour les 2 semaines a venir, nous tentons de regler notre probleme de voiture. Bref rappel des faits : la voiture que nous avons loue ne marche pas. Abdoul, son proprietaire, des le premier jour, nous a ''prete'' une autre voiture qu'il a lui-meme loue a son voisin. Le probleme, c'est qu'il n'a jamais rien paye a ce pauvre voisin, voisin qui a reussi a nous retrouver, et veut recuperer sa voiture - forcement - ... Nous tentons donc de rencontrer Abdoul pour trouver une solution, mais le fourbe raccroche a chaque fois que nous tentons de l'appeler ... alors a la fin de la journee, on craque et on decide d'aller a la police, avec comme temoin le fameux voisin. Abdoul est appele par un officier, il rapplique rapidement, et les debats commencent. On restera 3 bonnes heures au poste, pour expliquer notre probleme, clamer que la solution est toute simple : soit on nous donne une voiture qui marche, soit on nous rembourse ... Malheureusement, ce n'est pas notre jour de chance, et voila que l'officier en chef prend sa decision : nous devons rendre la voiture au voisin et recuperer celle d'Abdoul. Sauf que nous sommes intimement persuade que cette p@#*%^& de voiture est toujours cassee !! Alors tant pis, on prend notre nouveau vehicule, et on decide, pour se changer les idees, d'aller voir le seul bar/discotheque de Stone Town. Jusqu'a 1h, l'acces est seulement autorise sur le toit de la boite, un bar, de nombreuses filles habillees tres legerement venues pour travailler, des tables rouillees, peu de lumiere, des grosses enceintes... ambiance un peu glauque mais musique sympatique. Vers 1h, la musique s'arrete et reprend a l'interieur de la boite. On decide de partir. ''On'', j'ai oublie de le preciser, c'est Anne Emilie et moi, Adam, et un francais que l'on a rencontre ce jour la au cyber cafe. On saute donc dans la voiture, on tourne la cle et rien. On reessaye, une fois, deux fois, trois fois ... rien. Manque de peau, aujourd'hui, c'est descente de flics dans cette discotheque, des dizaines d'officiers, en civil ou en uniforme, attendent a la sortie de la boite, et nos tentatives deseperees de faire demarrer notre poubelle sur 4 pneus pas assez gonfles attirent leur attention.

'' - Bonjour, police du tourisme, je peux voir vos passeports, s'il vous plait ? Qu'est ce que vous faites ici ?
Adam repond : Ils travaillent ici a Zanzibar. Erreur majeure, nous avons interdiction de travailler avec un permis touristique, alors on tente de rattraper le coup.
- Non, non, on ne travaille pas, on est touriste. Notre copain a mal compris, on travaillait avant, en Afrique de l'Ouest, mais maintenant, on ne fait que voyager...
- Ah bon ? Alors pourquoi, lui il dit que vous travaillez ? hein ?! Il nous ment ? Pourquoi est-ce qu'il nous ment ? C'est votre guide, il a sa carte de guide ?
- Non pas du tout, c'est notre ami, on est juste alle prendre un verre ensemble, c'est tout.
- Ce jeune homme tente de vous arnaquer, il fait des choses qui sont interdites, vous ne le connaissez pas, il est malhonnete.
- Mais pas du tout, on le connait tres bien, il ne fait rien de mal, c'est juste notre ami, ce n'est pas notre guide du tout, il est vendeur ici !
- Il a des activites illegales, qui vont a l'encontre des lois de Zanzibar !
- Mais il n'a pas le droit d'etre notre ami ?
- Non, seules les personnes agrees on le droit de rester avec les touristes. Lui n'a aucune permission. - Puis on entend un autre officier crier - On l'embarque.

Un soldat en uniforme ouvre la porte et Adam sort de la voiture, il nous regarde et nous dit tout doucement '' Ne vous inquietez pas, ne vous inquietez pas ... '' Ils le font monter a l'arriere d'un pick-up, tous les officiers montent les voitures et ils demarrent en trombe, nous laissant la, les bras coupes, sur le parking desormais vide de la discotheque.

Emilie, de rage, parvient a faire demarrer la voiture, tout le monde embarque. On fonce au poste principal de Stone Town (ou nous avions deja passe toute notre fin d'apres midi), et on commence a attendre. Nous ne sommes meme pas surs qu'ils l'ont emmene ici, on essaye d'avoir quelques informations aupres des policiers de service, les pick-up ne sont pas sur le parking du commissariat... Il est 3h du matin, et les voitures arrivent enfin. Tous les officiers descendent, des vehicules mais pas d'Adam... On nous confirme alors qu'il est bien a l'interieur, qu'ils sont en train de l'interroger et qu'il va bientot sortir. A 5h, les premiers types arretes en meme temps qu'Adam commencent a sortir. Un massai, un jeune d'a peine 18 ans. Ils les font s'assoir par terre derriere le grand comptoir du commissariat a grand coup d'aboiements. Adam apparait, nos coeurs s'accelerent, il n'ose pas nous regarder. Il s'assoit lui aussi, puis se releve sur les ordres de l'officier, et commence a vider ses poches dans une boite, comme pour faire l'inventaire de ce qu'il a sur lui. Il enleve aussi ses bracelets, collier, telephone portable, ceinture aussi et se rassoit. Puis apres quelques instants, l'officier les fait tous se relever, et les emmene dans un couloir au fond du commissariat, pas un bruit puis le grincement lourd d'une porte en fer qui s'ouvre puis claque, la cle qui ferme le verrou et l'officier revient seul. Nous sommes petrifies. Au bord des larmes. Le souffle coupe. Abattus. Ils ont mis la seule et unique personne en qui nous avions entierement confiance, notre seul ami, en PRISON. Adam est maintenant en prison par notre faute ! Nous sommes au fond du gouffre. On ne comprend pas pourquoi cette ile s'acharne a ce point contre nous, pourquoi on nous veut tant de mal... On va voir l'officier qui a repris tranquillement son travail sans nous adresser la parole et on lui demande ce qu'il se passe. Il nous repond calmement : ''Adam a ete arrete. Pour etre libere, il doit prouver qu'il est citoyen tanzanien et qu'il travaille bien en Tanzanie.''

Alors de 5h a 10h, nous traversons 10 fois Stone Town, allons chercher son frere egalement vendeur dans la vieille ville. Nous obtenons finalement le contact d'un officier haut place qui, en echange d'un petit dejeune dans un bon resto de la ville, passe un coup de fil a ses collegues pour qu'ils liberent notre ami. Et effectivement, a 11h30, notre comedien apparait a la porte du poste de police. Waou... Soulagement general... Soulagement, que dis-je, joie plus qu'immense quand on retrouve notre Adam !!! De nouveau tous les quatre, on fonce a Makunduchi, notre maison temporaire, loin de tous les problemes de la ville... Enfin presque.

La voiture que nous conduisons est toujours aussi problematique, pas de reprise, une fumee blanche qui persiste dans l'habitacle de la voiture, et toujours aussi difficile de la faire demarrer.

Le dimanche, c'est notre dernier spectacle dans la region. Tout se passe comme d'habitude, tres bien, a part une petite chute sur echasses de 50 cm sans peur ni mal et tres bien rattrapee. Sur la route du retour, la fumee blanche s'intensifie, et voila qu'un bouton du tableau de bord commence a prendre feu !! J'hurle : Y'a le feu, y'a le feu dans la voiture !!! Panique !! On souffle, on souffle, et les petites flammes s'eteignent sans grandes difficultes. On parvient meme a rejoindre la maison. En fait, c'est le starter qu'Abdoul avait fait installe qui a brule. Au moment ou on coupe le contact, on sait pertimament que la voiture de redemarrera pas. Malheureusement, on sait aussi pertinament qu'il n'y a rien a faire pour recupere une autre voiture ou l'argent du mois restant... Le tribunal de Zanzibar ? Pourquoi pas. On s'y rend le lendemain matin, mais tous les officiers la bas tentent de nous decourrager en nous precisant qu'une affaire civile prend du temps, beaucoup de temps. Coup de grace : qui est ce que nous croisons au tribunal ? Abdoul ! Il tente de nous attaquer en justice ? Pas du tout, il est juste au boulot, car ce cher Abdoul est greffier aux affaires civiles au tribunal de Zanzibar. Evidement, on abandonne... Et on decide d'appeler le voisin d'Abdoul. Celui-ci accepte de nous louer sa voiture pour le meme prix et il nous l'apporte a Makunduchi le lendemain.

Bon, maintenant, nous avons une voiture qui marche, un acteur pas si traumatise que ca de ses 8 heures en prison (et pourtant, il aurait pu. 7 dans une cellule de 3m2. Pas de fenetre. Pas de toilettes, utilisez le mur du fond de la cellule. Rien a manger. Un banc. Et la patience d'attendre que quelqu'un vienne le sortir de la.), et un programme en beton dans le District du Centre. Alors c'est reparti ! Et tout se passe super bien depuis une semaine. On nous a prete une maison, le village est sympa, les spectacles rassemblent moins de monde, mais les gens sont toujours aussi interesses et a l'ecoute. On mange super bien, notre cuisiniere est tres douee, et nous sommes au coeur d'une foret extremement riche en fruits divers et varies ! Orange, mandarine, choki choki, mangue... c'est un vrai bonheur !

Vous me direz : et l'autre voiture alors ? Abdoul est venu la recuperer ? Non ... nous l'avons laisse a Makunduchi puisqu'elle ne peut plus bouger du tout. Elle va bien, nous y avons seulement apporte quelques modifications internes, la ARA's touch comme qui dirait, qui, nous l'esperons sincerement, lui redonnera une nouvelle jeunesse ... ou pas.

La suite au prochain episode.
Bisous vengeurs. Romain.

vendredi 19 juin 2009

Reprise des activites

Regonfles a bloc par le Malawi, (non, ca, c est une blague ...) nous voila reparti pour notre tournee theatrale zanzibarite ! Et d abord direction Makunduchi, le grand Sud. Nous logeons depuis une semaine dans une maison tout pres de l ecole, une maison ... spartiate, certe, mais avec un toit et des murs en dur. Les spectacles se passent bien. Malgre les abandons de nos acteurs, nous avons cree une nouvelle formule de theatre de sensibilisation. Puisque nous n avons plus de Joker, et que nous commencons doucement a balbutier en Swahili, ce sont directemet les personnages opprimes qui s adressent au public pour chercher des reponses. Et si les Swahilis sont trop timides pour monter sur scene, il n hesite pas a repondre avec coeur a nos questions ! Petit record : Mercredi dernier, spectacle dans le quartier de Makunduchi nomme Mzuri (''Bien'', en swahili) ; nous avons rassemble dans le public plus d un millier de personnes !!! Oui messieurs dames ! Eh ben, ca ne nous a pas impressionne, et nous y avons joue le meilleur de nos spectacles !! Et voila que nous comptions quitter le village aujourd hui, mais les 2 quartiers ou nous n avons pas encore joue nous reclament !! Alors on va jouer les prolongations pour 2 dates qui boucleront notre travail dans le district du Sud. Et ensuite, on part pour une plongee de 2 semaines dans le Central District, puis une semaine dans le Nord et la tournee prendra fin ...
Cote moral, tout va bien. Adam, notre acteur fetiche progresse de spectacle en spectacle, nous sommes tres bien accueillis dans chacun des villages, et il faut avouer que de sauter dans cette mer turquoise a temperature ideale juste apres le spectacle est un vrai regal !
Voila pour les nouvelles !!
La suite au prochain episode.
Bisous de stars montantes. Romain.

PS : Quelques photos de nos initiations a Makunduchi. Le paysage verdoyant est une vue du dala dala au Sud de la Tanzanie pendant notre periple VISA, un coucher de soleil pres de Mbeya (parce ce qu'on s en lasse pas !), notre ami americain Deo, quatrieme personne a marcher avec nos geantes echasses d'1m60 et un arbre genereux veillant sur la Coffee Farm que nous avons visite dans le sud.


































mercredi 10 juin 2009

De retour du malawi !!!

Bonjour Bonjour !
Au moment ou je vous parle Anne et Romain, ainsi qu'Adam, sont deja reparti en direction du nouveau village, Makundunchi !
Et apres l'arret momentane, pour cause de visas...nous voila reparti de plus belle !
Mais peut etre seriez vous interesser de connaitre cette trepidante semaine dans le sud de la Tanzanie, ou devrais je plutot dire dans les transports tanzaniens... Je m'explique... Retour Mardi dernier a stonetown pour garer notre voiture, faire un petit tour sur Internet, et vers 20h nous rejoignons Max, un pote americain avec qui on fait le voyage, puis nous embarquons sur le ferrie pour y passer la nuit. Nous rentrons et directement nous sommes orientes dans une salle superieur reservee aux personnes VIP. Un choix delibere de notre part d'acheter les billets les plus chers ??? non non non, il faut vous dire que les etrangers ne peuvent acheter aucun autre billet (il en existe 5 autres moins chers !). Bref, on nous installe des matelas sur le sol, ce qui presage d'une bonne nuit, mais cela sans compter les mouvements de la mer... Bref , la nuit passe et vers 6h du matin nous arrivons a Dar es salaam. Nous passons alors la journee dans la capitale entre un petit dodo pour se remettre du bateau, un aller retour a la gare routiere en dala dala histoire de prendre nos tickets de bus, une visite du Kilimanjaro hotel plus que magnifique, avec sa piscine sur les toits, le casino ou nous avons fait gagner 15 euros au projet, et un restaurant indien...le plus... le meilleur... si delicieux...bref un pur moment de bonheur !!!!
Lendemain matin, une des meilleures journees du projet... le bus pendant 14 h !!! Dans la joie et la bonne humeur. On aura quand meme le privilege d'apercevoir des girafes, des zebres, etdes impalas sur le bord de la route !!! Donc nous arrivons a Mbeya dans le sud la Tanzanie, qui est vraiment une region magnifique, avec montagnes, vallees, et froid !!! Oui oui oui, on a eu tres froid !! ce qui n'etait pas si desagreable une fois qu'on revient a zanzibar mourir de chaud ! Jamais content !!! Bref, la nuit sera fraiche et pour tout vous dire la douche glacee pas souvent experimentee !!!
Et voila, le vendredi, c'est parti, pour le Malawi !!! Donc des 9h30 on part a la gare routiere pour prendre un coaster jusqu'a la frontiere. Apres 3h de transport en etant serres et avec de nombreux arrets, nous arrivons a Songwe, la ville frontiere, ou nous prenons des taxis velos pour nous conduire en place et lieu de sortie du pays ! Apres un petit tampon exit, nous traversons le pont frontiere et arrivons au Malawi... Nous expliquons que nous desirons entrer pour tout de suite sortir du pays, sur quoi le gars de l'immigration nous repond... c'est impossible notre pays ne gagne rien de vous ! Ok, on a ete un peu bete de dire la verite mais bon on commence a discuter, mais rien, rien, pas de solution autre que de passer une nuit au Malawi ou d'aller en Zambie ! Ben oui ! Nous tentons de repartir en Tanzanie pour demander un nouveau visa, qui nous est refuse car nous ne sommes pas aller dans un autre pays, mais on peut peut etre voir avec le chef,chef qui parle swahili, anglais et francais ! Truc de fou !! Bref, nous discutons avec lui rien n'est possible mais a un certain moment...peut etre qu'on peut trouver une solution...Un ami a lui travaille a la frontiere du Malawi et moyennant un petit pecul c'est peut etre envisageable de nous aider ??!!! Donc Romain part changer de l'argent, et avec Anne, nous restons dans le bureau poour attendre le papier a remettre au gars, que notre ami le chef appelle en lui disant "je t'envoie des gens pour le visa , ils te donneront ca comme argent !" La corruption comme on l'avait pas encore testee !! On repart au Malawi, ou je demande au monsieur du guichet l'homme que l'on cherche. Il me repond il n'est pas la,puis apres 2 min, il nous en francais "je m'appelle..." soit l'homme que l'on cherche...trop drole la blague !!! Bref, il nous fait tampons ,et il faut quand meme dire que ce meme monsieur nous avait prealablement propose de retourner jusqu'a la frontiere zambienne !!!
Bref,nous reprenons rapidement la route de la Tanzanie, ou nous obtenons notre nouveau visa de trois mois sans difficultes! On saute dans un coaster et 3h apres nous voila de retour a Mbeya. Bien fatiguant aujourd'hui!!!
Samedi matin, apres un petit dej au marche et une reservation d'1 guide pour le lendemain, nous nous rendons dans un plantation de cafe... tenu par un suisse allemand et sa femme qui elle gere l'hotel associe ! La visite est tres interessante, et puis quitte a etre la on profite du confort de l'hotel pour la journee : billard, echecs, terrasse, bon temps...puis viensl'heure de redescendre de notre montagne. Mais, le taxi ne viendra jamais,ainsi que le second et le troisiemeque l'on appelle ! Finalement, nous demandons au chauffeur du safari des clients de l'hotel, de nous redescendre, soit trois heures apres l'heure prevue !!! Apres dala et restaurant local, ainsi qu'une discussion avec trois volontaires allemands en poste a Iringa !
Dimanche, 7h30 prets a affronter la montagne pour se rendre au CRATER LAKE ! Une heure de marche sur du plat et une heure de monter... on est accompagne de Sarah, une texane volontaire a Dar,qui fait de la microfinance !!! On monte tout se passe bien, on arrive en haut, c'est tres sympa...jusqu'a...l'arrivee d'un groupe de 40 personnes mi-swahili, mi-polonais avec des bieres !!! Ca gache un peu la tranquilite de la montagne mais bon cesera bien sympa quand meme, et apres le retour a pied et le dala de retour,on aura bien meriter notre chinois du soir (delicieux) et notre repos de courte duree !
Et oui! Lendemain matin, on est reparti pour 14 h de bus, tres long, trop long...mais heureusement de retour a Dar, on retrouve notre resto indien pour un vrai moment de bonheur encore !!! La suite est simple dodo et bateau pour revenir a Zanzibar, ou la voiture nous attend bien sagement, et tout est pret pour repartir des le lendemain !
Alors voila, que vous dire maintenant...c'est chouette le Malawi ???? NNNOOOONNNN !!!!!!
Juste on vous fait tous de gros bisous malauoins.
On vous dis a bientot, apres un petit moment dans les villages.
La suite prochainement... Emilie !

mardi 2 juin 2009

Premiere zanzibarite

Et nous voila de retour d'une semaine au village, ou shamba en Swahili. Une belle semaine, assez eprouvante, une semaine riche en rebondissements et en representations, en trahison et en initiations ...

Nous sommes donc jeudi dernier au matin. Le jour du depart. Toutes nos affaires sont pretes, nous n'avons plus qu a sauter dans la voiture et partir. Dula, un gentil jeune zanzibarite, s'est occupe de tout pour cette voiture. Il recupere juste quelques affaires, passe un dernier coup de propre et la voiture est a nous. L'heure du depart est fixee a 9h, et nos 2 comediens sont ... en avance ! Oui, vous avez bien lu, en avance ... c'est d'ailleurs peut etre ca qui aurait du nous mettre la puce a l'oreille, puisque Superdady, apres une petite heure d'attente, a une grande nouvelle a nous annoncer. Une fois dans les villages, il souhaite rentrer tous les soirs chez lui pour aider sa femme enceinte ... Requete qui, dans l'absolu, pourrait s'averer louable, mais pas lorsqu'elle arrive 3 semaines apres un entrainement intensif de Joker pour mettre en place une tournee de 8 semaines dans les villages de Zanzibar, pas non plus apres environ 150 questions demandant toutes en substance '' Tu es bien sur que ca ne te derange pas de laisser ta femme enceinte pendant 2 mois sans rentrer chez toi '', et encore moins quand on sait que les transports reliant les villages a la ville ne fonctionne plus apres 17h30, heure a laquelle chacun de nos spectacles commencent ! On s enerve, evidemment, on imagine deja qu il va nous abandonner, qui va falloir tout annuler. Alors on essaye de reflechir a un compromis, et on se met d'accord sur certains jours ou ce Superdady pourra rentrer aider sa femme, et les autres ou il devra imperativement rester au village. L'heure tourner, et ce cher Dula (le type de la voiture qui etait sense recuperer que quelques affaires) n'est toujours pas la ... On patiente, commence a bouillir, et le voila qui arrive comme une fleur des champs a 11h. Grrr, on embrasse tous nos paquets et on fonce a la voiture ... ou un ami de Dula tente en vain de la faire demarrer ! Pourquoi ? Ces stupides jeunes gens sont alles faire un tour de 2 bonnes heures sans mettre d'essence, ils ont pousse la jauge jusqu'au minimum, et en voulant la faire redemarrer, ils ont tout simplement grille la batterie... Nous nous retrouvons donc avec une voiture sans essence ni jus, et une colere qui commence a atteindre un bon niveau ! Une autre voiture arrive, on transfert toutes nos affaires dedans, je me mets au volant, tourne la cle : plus de batterie non plus ! Une troisieme voiture arrive alors pour recharger la voiture de remplacement et vers 13h, nous pouvons decoller !
On repete tout le vendredi et on organise une initiation le samedi, tout le monde a l'air ravi de notre presence, et nous nous sentons vraiment bien dans ce petit village. Nous sommes heberge chez Dylan, alias Deo, un volontaire americain de 22 ans travaillant comme prof de bio et d'informatique dans l'ecole du village. Il vit dans ce village depuis presque 2 ans, parle courament swahili et connait tres bien la region et ses autorites. L'organisation est donc quasi parfaite.
Nous sommes donc dimanche matin, jour de notre grande premiere. Superdady est rentre hier samedi soir, et nous l'attendons pour aller preparer notre scene, le decor ... On part faire une petite balade dans la foret pour passer le temps ... 1h, 2h, 3h de retard pour notre Superloser. Alors on passe au plan B, et on donne le texte du role a Deo. Comprehensif et un peu temeraire, Deo accepte et commence a apprendre les textes du conteur. Il suit une formation de Joker express (10 minutes). Nous sommes tous intimement persuades que Supertocard va arriver a 16h30 en pretextant une raison bidon ... Eh bien non, a 17h, pas de Superlavette. Ah, pas de musiciens non plus, ceux avec lesquels on a repete la veille et sur lesquels on comptait pour attirer les gens au debut du show, puis musicalise tout le spectacle ... Alors sans se demonter, Enorme CAGATA et on se jette dans la fosse au lions ! Et ca marche, il y a beaucoup de public, Deo joue son role a merveille, notre difficulte majeure (parler entierement en swahili) est balayee et nous nous en sortons a merveille ! 1 heure plus tard s'acheve le premier spectacle des ARAs en Afrique de l'Est, un resultat tres prometteur.
Superenfoiré n'a plus jamais donne de nouvelles, et il a (assez justement) calcule que les 50.000 Shillings qu'on lui avait avance etait une raison suffisante pour changer de numero de portable. Cette ile est decidement infestee de gens plus pourris les uns que les autres.
Dans la meme lignee, notre contact de Kizimkazi, le village ou nous devions jouer notre deuxieme vague de representations, n'est venu a aucun des 3 rendez vous que nous lui avions fixes, Deo nous a donc accueillis un peu plus longtemps que prevu, sans vraiment nous deplaire puisque nous etions vraiment bien dans ce petit village.
Aujourd'hui, nous sommes de retour en ville, pour prendre le bateau. Le bateau ? Eh oui, le gouvernement tanzanien n'ayant pas encore invente la prolongation de VISAs, apres 3 mois sur leur territoire, nous sommes dans l'obligation de sortir du pays pour reprendre un nouveau Visa a l'une des frontieres. Un gachis de temps, d'argent ... car pour rejoindre le Malawi (seul pays frontalier au Visa gratuit), pas moins d'une quarantaine d'heure de bus et d'une vingtaine de bateau aller-retour ! Nous voila donc embarques dans une nouvelle aventure pour les 7 prochains jours. Esperons qu'a notre retour, les choses reprennent un cours ''normal''. Enfin presque normal, parce que nous ne sommes maintenant plus que 4 comediens, (Deo ayant ... une vie) il va donc nous falloir modifier le spectacle, en supprimant la partie theatre forum. Je vois deja l'effarement dans vos yeux. Pas de panique, ce qui aurait ete un reel drame en Afrique de l'Ouest ne l'est pas vraiment ici. Les spectateurs sont timides dans l'ame et n'osent pas du tout monter sur scene pour jouer avec nous ... Apres 2 spectacles, le role du Joker etait deja reduit a questionner le public, nous allons voir maintenant comment on peut conserver cette dimension a 4 sur scene.
Voila pour les dernieres perigrinations des ARAs a Zanzibar. Pour accompagner ce recit, nous vous proposons quelques photos du spectacle, des costumes et des decors. Vous reconnaitrez d'abord Deo, notre ami americain, puis Fatma (Emilie) et Adis (moi meme) pendant une scene du spectacle, puis Fatma encore dans une pose plus decontractee suivie d'Adam notre Sheha (chef de village). Viennent ensuite Emilie en monstre et Adam en Masai, puis quelques photos des scenes de jonglage entre Anne (Faja), Emilie et moi. Et si vous avez l'oeil aiguise, vous apercevrez notre cher decor, peint avec amour 3 jours durant sur une idee originale de Papa Cado (Merci beaucoup !!!).
La suite au prochain episode.
Bisous malawiens. Romain.





























































































mercredi 20 mai 2009

De nouveau sur les routes ...

Et voila, dernier message de la civilisation avant quelques jours.
Nous partons demain matin, accompagnes d'Adam et Superdady, pour le village de Muyuni, dans le sud ouest de l'ile. Le spectacle n'est pas totalement boucle, nous finirons de le travailler sur place.
Je ne sais pas quand sera notre prochain acces a internet, mais nous essaierons de donner des nouvelles des que possible.

La suite au prochain episode.
Bisous empactés. Romain.

vendredi 15 mai 2009

Pas de nouvelle ...

... pas de nouvelle ! Et oui, c est un peu comme ca que ca marche ici. J attendais desesperement du nouveau pour ecrire, mais ce nouveau tarde a montrer son nez ...
Enfin j exagere un peu :
Bon les mauvaises nouvelles d abord. Apres environ un mois de lutte acharnee avec ce */+!@ d imprimeur, il nous a gentillement dit aujourd hui (sic) : Je suis fatigue, j en ai marre, je n arrive pas a obtenir une bonne qualite pour votre livre, j abandonne et je vous rends l argent que vous m avez avance demain matin. Voila. Un mois de perdu, du credit de telephone, des calories, beaucoup d energie pour ... rien. Et on se retrouve a 5 jours de partir dans les villages sans aucun livre imprime ... que voulez vous, ainsi va la vie in Africa ...
Les meilleures nouvelles sont a propos de notre tournee theatrale, qui avance !!!
Le decor est peint, et les costumes sont deja confectionnes. Vous verrez bientot quelques photos de nos oeuvres d art evidement ! Le texte est entierement traduit en swahili, et l apprentissage est en bonne voie. Nos 2 nouveaux acteurs - familiarisez vous avec leurs noms - Superdady et Adam (oui, le meme que dans l'article precedent) sont des pros des echasses. Et les autorites sont prevenues de notre arrivee le 21 au matin pour une semaine de travail dans le village de Muyuni au sud de l ile. Il ne reste plus qu a peaufiner la mise en scene, et nous seront fin prets.
Sur ce, je vous souhaite une bonne soiree et vous dis a tres bientot !
La suite au prochaine episode.
Bisous plein de peinture. Romain.

mardi 28 avril 2009

Quand les choses s'enveniment...

On le savait, rien n'est vraiment facile en Afrique... On a beau faire de notre mieux, prendre toutes les precautions possibles, on n'est pas a l'abri d'un probleme... sauf que cette fois, jamais les chosent n'avaient ete aussi loin !

Tout commence avec ce roman photo. Des petits soucis d'argent nous font abondonner notre premiere association et nous nous retrouvons a travailler tout seul, parce qu'on est jamais mieux servi que par soi meme. Puis la rencontre avec Patrick, un charmant vendeur des rues de Stone Town, 24 ans, peu occupe par son boulot principal pour cause de basse saison touristique. Lui reunit 6 amis, leur explique notre situation, tous sont emballes. Arrive ensuite la journee de shooting, qui se passe dans la joie et la bonne humeur. A la fin, 2000 Shillings Tanzaniens pour les remercier d'avoir donner un jour de leur vie pour la lutte contre le Sida. Mais tout ca, vous le savez deja plus ou moins.

Pour nous, tout etait regle. Il ne restait plus qu'a se tirer d'affaire avec l'imprimeur et contacter les ecoles ou on voulait distribuer le livre... erreur...

La ZAC (Zanzibar AIDS Commission pour les 2 du fond qui bavardent), nous conseillealors , juste par principe, de faire signer une petite feuille aux acteurs attestant qu'ils n'allaient pas nous reclamer de l'argent une fois le livre distribue. Pas de probleme, de toutes facons, ils nous ont tous deja dit que ca ne les derangeait pas ! En quelques minutes, 6 des 7 acteurs avaient signer cette feuille. On telephone a la derniere qui arrive, lit la feuille et commence a poser des questions (le papier est en swahili). Les autres acteurs lui repondent, elle ne semble pas convaincu. Nous, nous sommes intrigues... qu'est ce qui se passe, tu ne veut pas signer ? Ya un probleme quelque part ?? Elle ne s'explique pas, mais son attitude devient plus claire : elle refuse de signer ... et apres quelques mots echanger avec notre ami Adam, un des acteurs du livre, la voila qui precise sa pensee : elle nous demande de l'argent contre sa signature, et la mignone indique meme le montant : 200.000 TSh soit 120 euros. Et c'est la que les problemes commencent ... Alors on essaye de comprendre ce qu'il se passe, on la questionne, elle ne nous regarde pas, se tait, puis finalement daigne tourner la tete, et avec un sourire carnassier, elle lance : if you want me to sign, give me money. C'en est trop, Emilie s'enerve, moi aussi, Anne va chercher Patrick pour qu'il la fasse parler, et apres quelques minutes, elle capitule et signe.

Mais ce serait trop simple si tout en etait reste la ...

Une fois revenus dans la rue de nos vendeurs, les gens parlent... c'est l'Afrique, tout le monde se mele des affaires de tout le monde, donne son avis... Et on commence a comprendre. Cette fille, que j'appellerais seulement H, puisque le seul fait d'ecrire son nom me donne envie de vomir, penserait que Patrick a recu beaucoup d'argent de notre part et qu'il n'a rien redistribue a ses amis acteurs. Puis une atre version arrive. C'est la mere de H qui l'a convaincu, pretextant qu elle connaissait tres bien la ZAC, que lorsqu'on bosse pour le Sida, on obtient toujours plein d'argent... Et voila que les autres vendeurs de la rue commencent a nous interpeler avec des : ''Il faut payer !'', ''c'est pas bien ce que vous faites''... restons zen. S'ensuit une grosse altercation avec un type un peu fou qui se met a nous insulter et nous menacer, en aboyant dans un anglais etonnament fluide que nous n'avons rien a faire dans son pays, que personne ne meurt du Sida, que les gens n'ont besoin que d'argent, et qu'on ferait mieux de rentrer vite chez nous avons qu'il nous retrouve pour nous tabasser. Le type s'en va sous les regards inertes de tous les autres vendeurs qui n'ont pas bouge d'un milimetre. Une immense claque dont on a mis quelques jours a se remettre, des coups a se dire, merde, qu'est ce que je fais la ? De toutes facons, ils nous meprisent, cassent notre travail, pourquoi est ce que je gache un an de ma vie pour des gens comme ca ? Mais bon, apres on reflechit, on relativise, on se dit que ce n'est qu'un cas isole et on reprend le boulot.

Mais ce serait trop simple si tout en etait reste la ...

La journee passe, et le soir, Adam et Patrick nous retrouve, avec une petite surprise. Une convocation a la police zanzibarite pour le lendemain 10h. Oui, H est alle apres avoir signe le papier avec 2 autres acteurs a la police pour se plaindre que Patrick et Adam n'ont pas reparti l'argent qu'on leur avait donne, nous jouons en quelques sortes le role de temoins. Waou... tout de meme... Ca ne nous fait pas peur, nous n'avons rien a nous reprocher, mais on n'imaginait pas que l'on se retrouverait a la police pour ce roman photo. D'autant que ces 2 acteurs sont de tres tres bons amis de Patrick et Adam. Le lendemain, nous sommes a l'heure au petit poste de police de Forodhani, Patrick et Adam arrivent quelques minutes apres, puis on attend... on attend une demi-heure et la police conclut : ils ne sont pas venus au rendez vous, l'affaire est terminee.

Mais ce serait trop simple si tout en etait reste la ...

Dans la fin de journee, on croise Patrick, un papier a la main. C'est une convocation, officielle cette fois, emanant du Sheha (sorte de maire du quartier) de Forodhani (le quartier en question), demandant a ROMAN, HANA et EMILY de se presenter au poste de police le lendemain a 2pm. H et ses 2 acolytes ont finalement ralie les 2 dernieres actrices a leur cause, et sont alles directement voir le maire pour qu'ils nous convoquent. Nous qui croyions que l'affaire etait reglee... On se retrouve donc dimanche dernier a 14h dans ce meme poste de police ou nos accusateurs n avaient pas daigne se presenter la premiere fois. H arrive la premiere a 14h15 avec sa grosse maman, que l'on nommera GM par la suite. Vers 14h45, tout le monde est la, tous expliquent en meme temps, accoudes au comptoir du poste, leur version de l'histoire, des voix s'elevent de temps en temps, les esprits s'echauffent... nous de notre cote, nous essayons de comprendre ce qu'il se passe au milieu de ce torrent de temoignage en swahili, ma comme le flic ne parle pas anglais, nous restons dans un flou tres tres artistique. Puis finalement, le policier prend la decision de faire transferer l'affaire au grand poste de police de Stone Town, estimant que ce n'etait pas de sa competence. On rejoint donc tous cet autre poste, qui ressemble beaucoup moins a une boulangerie que le precedent. Spacieux, les policiers sont en uniformes, plus nombreux, et nos petits amis font beaucoup moins les malins. Un des officiers m'appelle et me demande de raconter l'histoire, j'en profite pour lui demander des precisions sur ce qu'il se passe. On apprend alors que le discours de H et de sa GM a change, desormais, ce sont nous, les cibles. Elle (appuyee par les 4 autres acteurs) clame qu'ils n'ont jamais recu d'argent de notre part, et que nous leur avons promis une somme de 200.000 TSh que l'on refuse maintenant de leur donner... Re-waoouu, nos jeunes camarades sont donc en train de tenter une escroquerie avec faux temoignage devant la police... Le policier ecoute ensuite le temoignage des 7 comediens tous ensemble, puis il conclut : l'affaire est trop complexe pour lui, seul le chef de ce poste de police peut trancher. On se retrouve alors tous dans le bureau du chef, qui ne parle malheureusement pas un traitre mot d'anglais, et ce dernier interroge les comediens. Une nouvelle demi-heure de swahili intense ou H fait un plaidoyer magnifique devant tout le monde, mentant deliberement devant nous sans que l'on nous traduise quoi que ce soit. Et c'est au grand chef de conclure quelque chose comme ''Cette affaire est trop important pour nous, rendez vous demain a 9h pour expliquer l'histoire a l'OCD (la plus grande instance de police du district)''. C'est a ce moment, quand tous les autres sortent de la piece, que l'on s'enerve. Rien est traduit, nous ne comprenons absolument rien de tout ce qui se passe, c'est le 3eme rendez a la police en 3 jours. Alors le grand chef nous promet que demain tout sera regle, et que tout sera traduit pour notre meilleure comprehension.
On retrouve Adam le soir, et ce dernier nous avoue qu'il s'est fait menacer par les autres. S'il continue a ne pas aller dans leur sans et a dire qu'on ne leur a jamais rien promis, ils lui casseront la gueule en bonne et due forme. Genial, maintenant, a cause de nous, nos 2 meilleurs amis sur l'ile sont dans une merde noire. Toute leur rue, les gens avec qui ils bossent 12h par jour tous les jours de l'annee, les croit escrocs et sont du cote de H.
Hier matin, 9h. Nous revoila au grand poste de police. A notre arrivee, on nous emmene dans un bureau et on rencontre le fameux officier de l'OCD, qui est clair : cette affaire n'est pas du ressort de la police mais des tribunaux (Yahooooooo !!). Les jeunes ont signe le papier, ils le regrettent maintenant, mais de toutes facons, c'est notre parole contre la leur, il n'y a aucun temoin. Tout ce qu'ils vont faire est de prendre notre deposition, puis la leur, et l'affaire sera classe... pour la police. Je raconte donc toute l'histoire (pour la 1000eme edition environ) a ce type, et quand je sors, je constate que tous les acteurs ont ete appeles dans un bureau different et qu'ils donnent tous leur version. Et voila, nous sommes libres ! On ne sait toujours pas vraiment si on peut distribuer le livre sans souci, et on n'a toujours pas compris qui pourrait nous y autoriser une bonne fois pour toute...

2 petites choses croustillantes pour finir.
Sortis de la police, Adam et Patrick nous rejoignent a la maison. Et ils nous expliquent que leurs temoignages correspondaient au notre et donc qu'ils ont ete liberes. Mais que les 5 debiles sont encore au poste pour une petite correction puisque leurs depositions etaient toutes differentes les unes des autres. Comme on dit, bete et mechant. Les voila maintenant avec un avertissement pour fausses informations delivrees a un officier du gouvernement revolutionnaire de Zanzibar et un casier judiciaire ouvert, plus une promesse d'envoi direct en prison sans passer par la case depart en cas de recidive !
La 2eme chose : nous sommes sortis de la police vers 10h30. A midi, je sors pour aller chez notre imprimeur, qui est sense nous remettre toutes les copies du livre aujourd'hui. Et qui vois-je donc rentrer juste avant mois dans l'imprimerie ..... brbrbrbrbrbbrrrrrrrrrrrrrrr boom ! H et sa GM !! Dingue non ? Alors je rentre juste derriere elles, leur tape sur l'epaule et lance un chaleureux ''Bonjour !!!''. Les pauvres, je pense qu'elles ne s'attendaient pas du tout a me trouver la. Je les fais donc taire (oui, forcement, elles etaient deja en train d'essayer d'embobiner l'imprimeur !), et rentre avec le chef dans son bureau ou sont eparpillees des centaines de feuilles volantes de notre roman. Mais, corriaces qu'elles sont, les 2 guenons entrent dans le bureau, regardent autour d'elles et GM se saisit d'une page qui trainait. Alors, je m'enerve, lui expliquant qu'elle n'a rien a faire la, et qu'elle n'a surtout pas a toucher la moindre feuille de se bouquin. L'imprimeur lui demande de reposer la page et de sortir. Elles s'executent, et il ferme la porte a cle juste derriere. Rencontre ayant comme un gout de ''preparez vous, il va bientot y avoir un tome 2''...

Ajoutez a ca que le travail final de l'imprimeur est degueulasse, que la ZAC est en vacances pour une semaine et que le contact du ministere de l'education n'est pas venu a notre rendez vous et vous imaginerez notre etat d'esprit depuis hier !! Heureusement que le projet theatre se concretise gentillement !!

Si vous lisez cette ligne, c'est que vous etes au bout de l'article, alors toutes mes felicitations.

La suite au prochain episode.
Bisous illegaux. Romain.


jeudi 23 avril 2009

Juste un petit apercu...

Bon, voila apres une rapide visite de notre nouveau logement, il est temps de vous tenir un peu au courant des evenements !!!

Pour vous, nos reporters sans frontiere se sont aventures dernierement dans la simplicite de l'impression a Zanzibar... Apres avoir parcouru la ville et tous les cyber cafes, il s'est trouve que leur partenaire ( Zanzibar Aids Commission) leur a propose de venir imprimer dans leurs locaux, voila une idee qu'elle est sympa !!! Donc apres quelques peripeties, voila notre livre imprime en swahili et anglais direction la printing house. Mais voila pas que le premier jour se passe car il manque du papier, le second la machine est a nettoyer, le troisieme l'impression est de mauvaise qualite... bref que du bonheur ! Mais on nous l'a promis pour samedi, soit 2 semaines apres le debut de l'impression normalement... Gardons espoir !!!

Mais c'est sans un instant de repit et de meme front que nos reporters de choc affrontent les difficultes de discussion avec Mrs Nuuru, leur contact a la ZAC ! Une fois elle nous donne rendez vous pour parler toute la matinee mais en fait elle a une reunion, une fois elle a des ennuis familiaux qui se prolongent et pour finir elle part en rendez vous exterieur et ne rentre pas comme il est prevu ! Bref joie et bonne humeur, nous devons quand meme rencontrer demain le responsable specialiste du Sida/VIH du Ministere de l'Education du Gouvernement Revolutionnaire de Zanzibar (eh ouais, c'est tout ca son titre) afin de lui soumettre notre livre et connaitre sa decision sur une possible diffusion dans les ecoles de Zanzibar ! C'est la que nos trois envoyes speciaux croisent les doigts !

Pour finir, et en gardant le meilleur pour la fin, quand est il des nouvelles representations theatrales de nos aventuriers... Figurez vous qu'un rendez vous avec une troupe d'acteurs est prevu cet apres midi afin de voir s'il est possible d'integrer de nouvelles recrues, comment il est possible d'adapter Les Aventures d'Adis, ainsi que de mettre en place une tournee sur Unguja ! De plus, un autre contact de contact semble interesse par le projet, un jeune homme travaillant pour l'ONU sur Pemba (deuxieme ile de Zanzibar)... une rencontre est envisagee pour samedi !

Info de derniere minute : la realisation du projet ARA sur Madagascar ne sera pas possible, le contexte politique actuel ne permet pas a nos chers etudiants de travailler avec l'association qui devait les accueillir ! En effet, leurs propres activites etant deja limitees, un partenariat semble complique ! Nous sommes tous un peu en deuil... un peu d'espoir perdu !

Mais voila, vous l'aurez compris, ARA ne se laissera pas demonter, et c'est toujours motives qu'ils braveront toutes les difficultes !!!

Il est l'heure de vous laisser, a vous les studios et a tres bientot !
Bisous ensables.
Emilie.