dimanche 28 juin 2009

Ne passez pas par la case depart ... ou quand l'equipe ARA touche le fond

Salaam Alekoum Jamani ! (Bonjour tout le monde, vous l'auriez compris)

Voici quelques nouvelles ... plus ou moins rejouissantes ...

Je vous avais laisse l'autre fois sur une note tres positive, un moral au plus haut, des spectacles qui cartonnaient... Ca n'aurait pas pu durer ainsi, nous sommes a Zanzibar, voyons !

Retournons a Vendredi dernier, jour de repos pour l'equipe ARA apres 3 jours de spectacles. Apres avoir tout organise pour les 2 semaines a venir, nous tentons de regler notre probleme de voiture. Bref rappel des faits : la voiture que nous avons loue ne marche pas. Abdoul, son proprietaire, des le premier jour, nous a ''prete'' une autre voiture qu'il a lui-meme loue a son voisin. Le probleme, c'est qu'il n'a jamais rien paye a ce pauvre voisin, voisin qui a reussi a nous retrouver, et veut recuperer sa voiture - forcement - ... Nous tentons donc de rencontrer Abdoul pour trouver une solution, mais le fourbe raccroche a chaque fois que nous tentons de l'appeler ... alors a la fin de la journee, on craque et on decide d'aller a la police, avec comme temoin le fameux voisin. Abdoul est appele par un officier, il rapplique rapidement, et les debats commencent. On restera 3 bonnes heures au poste, pour expliquer notre probleme, clamer que la solution est toute simple : soit on nous donne une voiture qui marche, soit on nous rembourse ... Malheureusement, ce n'est pas notre jour de chance, et voila que l'officier en chef prend sa decision : nous devons rendre la voiture au voisin et recuperer celle d'Abdoul. Sauf que nous sommes intimement persuade que cette p@#*%^& de voiture est toujours cassee !! Alors tant pis, on prend notre nouveau vehicule, et on decide, pour se changer les idees, d'aller voir le seul bar/discotheque de Stone Town. Jusqu'a 1h, l'acces est seulement autorise sur le toit de la boite, un bar, de nombreuses filles habillees tres legerement venues pour travailler, des tables rouillees, peu de lumiere, des grosses enceintes... ambiance un peu glauque mais musique sympatique. Vers 1h, la musique s'arrete et reprend a l'interieur de la boite. On decide de partir. ''On'', j'ai oublie de le preciser, c'est Anne Emilie et moi, Adam, et un francais que l'on a rencontre ce jour la au cyber cafe. On saute donc dans la voiture, on tourne la cle et rien. On reessaye, une fois, deux fois, trois fois ... rien. Manque de peau, aujourd'hui, c'est descente de flics dans cette discotheque, des dizaines d'officiers, en civil ou en uniforme, attendent a la sortie de la boite, et nos tentatives deseperees de faire demarrer notre poubelle sur 4 pneus pas assez gonfles attirent leur attention.

'' - Bonjour, police du tourisme, je peux voir vos passeports, s'il vous plait ? Qu'est ce que vous faites ici ?
Adam repond : Ils travaillent ici a Zanzibar. Erreur majeure, nous avons interdiction de travailler avec un permis touristique, alors on tente de rattraper le coup.
- Non, non, on ne travaille pas, on est touriste. Notre copain a mal compris, on travaillait avant, en Afrique de l'Ouest, mais maintenant, on ne fait que voyager...
- Ah bon ? Alors pourquoi, lui il dit que vous travaillez ? hein ?! Il nous ment ? Pourquoi est-ce qu'il nous ment ? C'est votre guide, il a sa carte de guide ?
- Non pas du tout, c'est notre ami, on est juste alle prendre un verre ensemble, c'est tout.
- Ce jeune homme tente de vous arnaquer, il fait des choses qui sont interdites, vous ne le connaissez pas, il est malhonnete.
- Mais pas du tout, on le connait tres bien, il ne fait rien de mal, c'est juste notre ami, ce n'est pas notre guide du tout, il est vendeur ici !
- Il a des activites illegales, qui vont a l'encontre des lois de Zanzibar !
- Mais il n'a pas le droit d'etre notre ami ?
- Non, seules les personnes agrees on le droit de rester avec les touristes. Lui n'a aucune permission. - Puis on entend un autre officier crier - On l'embarque.

Un soldat en uniforme ouvre la porte et Adam sort de la voiture, il nous regarde et nous dit tout doucement '' Ne vous inquietez pas, ne vous inquietez pas ... '' Ils le font monter a l'arriere d'un pick-up, tous les officiers montent les voitures et ils demarrent en trombe, nous laissant la, les bras coupes, sur le parking desormais vide de la discotheque.

Emilie, de rage, parvient a faire demarrer la voiture, tout le monde embarque. On fonce au poste principal de Stone Town (ou nous avions deja passe toute notre fin d'apres midi), et on commence a attendre. Nous ne sommes meme pas surs qu'ils l'ont emmene ici, on essaye d'avoir quelques informations aupres des policiers de service, les pick-up ne sont pas sur le parking du commissariat... Il est 3h du matin, et les voitures arrivent enfin. Tous les officiers descendent, des vehicules mais pas d'Adam... On nous confirme alors qu'il est bien a l'interieur, qu'ils sont en train de l'interroger et qu'il va bientot sortir. A 5h, les premiers types arretes en meme temps qu'Adam commencent a sortir. Un massai, un jeune d'a peine 18 ans. Ils les font s'assoir par terre derriere le grand comptoir du commissariat a grand coup d'aboiements. Adam apparait, nos coeurs s'accelerent, il n'ose pas nous regarder. Il s'assoit lui aussi, puis se releve sur les ordres de l'officier, et commence a vider ses poches dans une boite, comme pour faire l'inventaire de ce qu'il a sur lui. Il enleve aussi ses bracelets, collier, telephone portable, ceinture aussi et se rassoit. Puis apres quelques instants, l'officier les fait tous se relever, et les emmene dans un couloir au fond du commissariat, pas un bruit puis le grincement lourd d'une porte en fer qui s'ouvre puis claque, la cle qui ferme le verrou et l'officier revient seul. Nous sommes petrifies. Au bord des larmes. Le souffle coupe. Abattus. Ils ont mis la seule et unique personne en qui nous avions entierement confiance, notre seul ami, en PRISON. Adam est maintenant en prison par notre faute ! Nous sommes au fond du gouffre. On ne comprend pas pourquoi cette ile s'acharne a ce point contre nous, pourquoi on nous veut tant de mal... On va voir l'officier qui a repris tranquillement son travail sans nous adresser la parole et on lui demande ce qu'il se passe. Il nous repond calmement : ''Adam a ete arrete. Pour etre libere, il doit prouver qu'il est citoyen tanzanien et qu'il travaille bien en Tanzanie.''

Alors de 5h a 10h, nous traversons 10 fois Stone Town, allons chercher son frere egalement vendeur dans la vieille ville. Nous obtenons finalement le contact d'un officier haut place qui, en echange d'un petit dejeune dans un bon resto de la ville, passe un coup de fil a ses collegues pour qu'ils liberent notre ami. Et effectivement, a 11h30, notre comedien apparait a la porte du poste de police. Waou... Soulagement general... Soulagement, que dis-je, joie plus qu'immense quand on retrouve notre Adam !!! De nouveau tous les quatre, on fonce a Makunduchi, notre maison temporaire, loin de tous les problemes de la ville... Enfin presque.

La voiture que nous conduisons est toujours aussi problematique, pas de reprise, une fumee blanche qui persiste dans l'habitacle de la voiture, et toujours aussi difficile de la faire demarrer.

Le dimanche, c'est notre dernier spectacle dans la region. Tout se passe comme d'habitude, tres bien, a part une petite chute sur echasses de 50 cm sans peur ni mal et tres bien rattrapee. Sur la route du retour, la fumee blanche s'intensifie, et voila qu'un bouton du tableau de bord commence a prendre feu !! J'hurle : Y'a le feu, y'a le feu dans la voiture !!! Panique !! On souffle, on souffle, et les petites flammes s'eteignent sans grandes difficultes. On parvient meme a rejoindre la maison. En fait, c'est le starter qu'Abdoul avait fait installe qui a brule. Au moment ou on coupe le contact, on sait pertimament que la voiture de redemarrera pas. Malheureusement, on sait aussi pertinament qu'il n'y a rien a faire pour recupere une autre voiture ou l'argent du mois restant... Le tribunal de Zanzibar ? Pourquoi pas. On s'y rend le lendemain matin, mais tous les officiers la bas tentent de nous decourrager en nous precisant qu'une affaire civile prend du temps, beaucoup de temps. Coup de grace : qui est ce que nous croisons au tribunal ? Abdoul ! Il tente de nous attaquer en justice ? Pas du tout, il est juste au boulot, car ce cher Abdoul est greffier aux affaires civiles au tribunal de Zanzibar. Evidement, on abandonne... Et on decide d'appeler le voisin d'Abdoul. Celui-ci accepte de nous louer sa voiture pour le meme prix et il nous l'apporte a Makunduchi le lendemain.

Bon, maintenant, nous avons une voiture qui marche, un acteur pas si traumatise que ca de ses 8 heures en prison (et pourtant, il aurait pu. 7 dans une cellule de 3m2. Pas de fenetre. Pas de toilettes, utilisez le mur du fond de la cellule. Rien a manger. Un banc. Et la patience d'attendre que quelqu'un vienne le sortir de la.), et un programme en beton dans le District du Centre. Alors c'est reparti ! Et tout se passe super bien depuis une semaine. On nous a prete une maison, le village est sympa, les spectacles rassemblent moins de monde, mais les gens sont toujours aussi interesses et a l'ecoute. On mange super bien, notre cuisiniere est tres douee, et nous sommes au coeur d'une foret extremement riche en fruits divers et varies ! Orange, mandarine, choki choki, mangue... c'est un vrai bonheur !

Vous me direz : et l'autre voiture alors ? Abdoul est venu la recuperer ? Non ... nous l'avons laisse a Makunduchi puisqu'elle ne peut plus bouger du tout. Elle va bien, nous y avons seulement apporte quelques modifications internes, la ARA's touch comme qui dirait, qui, nous l'esperons sincerement, lui redonnera une nouvelle jeunesse ... ou pas.

La suite au prochain episode.
Bisous vengeurs. Romain.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello les ARAs!
Vous allez d'aventure en aventure à première vue !! Au fait comment dit-on "galère" en swahili?? Enfin tant que le spectacle fonctionne et que vous êtes fiers de vous, c'est le plus important !! Et puis une représentation devant 1000 personnes, à vous l'Olympia à votre retour. Même de loin, on continue à vous soutenir. On vous envoi pleins de gros bisous.Petit message à Emilie, on attend impatiemment ton retour et on t'embrasse très très très fort.
Bises Ecuelloises, evidemment.

Anonyme a dit…

Mon petit Romain quelles aventures!!! C'est génial j'attends tjrs la suite avec impatience... un vrai roman policier!! haha
Bon je vois que ca se passe relativement bien, c'est super! J'aurais juste une chose a vous proposer: pourquoi ne pas prendre une carte de fidélité pour les postes de police Sud-Africain? Haha... C'est de mauvais gout mais je sais que tu vas rire^^.
Sinon j'ais une bonne nouvelle, je suis prise en deuxième année!! C'est génial non? Je suis super contente, j'ai passé une excellente année, je me suis a proprement dit: ECLATEE! Je pense souvent a toi en me disant que tu serais vraiment a ta place dans une ecole de théâtre. Je me dis: tiens la je pourrai faire cette scene avec Romain ca serait enorme! Will vs Kim ^^
Je te raconterai cette année de folie, vite que tu reviennes!!!
Sinon ici tous va bien... il fait beau! Enfin!
Je te laisse avec des bisous D'apprenti comédienne...^^
Lili

Anonyme a dit…

salaam alekoum les embrouilles avec la police et abdoul. Eh bien, que de grands moments pour les ara's mais ils ont l'habitude maintenant. Soyez toujours aussi performant dans vos spectacles, cela est le principal. Toujours plus loin, toujours plus haut,toujours plus fort........ eh oui! fort boyard a recommencé en France. Mais cela ne dure pas aussi longtemps que les ara's en afrique..... les ara's sont très très fort.
bisous à vous trois avec une pensée pour adam pour cette mésaventure.
Jean-Paul et Nadège

Anonyme a dit…

Vous devriez le ramener avec vous, ce cher Adam..il mérite une récompense .... En tout cas, vos aventures sont plus stressantes que "Experts à Miami..." !!!
Bisous et bon courage pour ces dernières semaines
tata Elyette

Anonyme a dit…

Merci à vous les ARA pour votre délicate attention ramenée par Nadège et jean paul. On est vraiment très très touchés!
Pour vos mésaventures on ne sait plus quoi dire c'est Zanzibar, l'île de rêve dont tout le monde parle...bisous et bonourage à vous françois et josiane

maman cado a dit…

C'est bon, ça, comme scénario... ce serait de la fiction, on dirait que tu exagères.... Quand tu rentres, tu écris un roman ...ou une pièce de théatre : j'ai vu que tu avais déjà des contacts dans le milieu....
Tenez le coup et tâchez d'éviter les mauvais coups...Courage, c'est la dernière ligne droite et nous, on a hâte de vous revoir !!!
De gros bisous à Adam, j'espère qu'il n'aura pas de soucis lorsque vous serez partis...Cette ile a l'air si bizarre...
gros bisous

maman cado a dit…

OUi, oui, j'oubliais de remercier aussi les Aras pour leur gentil cadeau...vraiment, vous êtes géniaux, tous les 3 !!!!
gros bisous