Arapia djili ma ? (Comment s'est passée la journée ? En dogon ;o) )
Me revoilà, un peu plus tôt que prévu, à vous donner quelques nouvelles ... de Mopti ! Mopti ?? Et oui, nous sommes de retour dans la ville carrefour du fleuve Niger, après un départ un peu précipité de notre petit village du fin fond du pays dogon, dans le cercle de Bandiagara.
D'accord, j'arrête de torturer votre curiosité :
Nous étions donc à Mono Bondo, à
Le lendemain, les filles sont à l'heure et on commence les exercices. Échauffement physique très très timide, elles ont du mal à faire tourner leur tête pour échauffer leur cou ... puis on passe aux jeux de présentation, certaines d'entre elles commencent peu à peu à se lâcher, on rigole bien. On fait alors une pause et on demande aux filles de revenir 10 min plus tard. On boit un coup et on attend le retour de nos petites « élèves ». Au bout de 40 min, Amou se décide à aller les chercher, et en revenant avec le groupe, il nous explique que les mères ne veulent plus que leurs enfants participent à nos activités. On organise donc une réunion dans l'après midi avec les mères, Amou et un homme du village qui nous aide à traduire en dogon. Toute la réunion se passe entièrement en dogon, ça à l'air de s'énerver, des femmes vont, viennent, on croit comprendre qu'il y a un chef à qui les 2 hommes parlent, et tout d'un coup, 5 femmes s'en vont. C'est la fin de la réunion. Amou vient nous voir et explique : « Les mères refusent toutes de laisser leur fille participer à votre projet. Elles disent que vous faites des jeux pour essayer de ... voir leur sexe ... ». Et là, le ciel nous tombe sur la tête. On rentre chez nous complètement abasourdi, dans l'incompréhension la plus totale. Comment est-ce qu'on a fait pour tomber aussi bas ? Et cette accusation est tellement aberrante ! Nous étions entourés de tous les enfants du village, de plusieurs hommes qui revenaient du champ, encadrés par Amou, une personne de confiance, et Amadou, le président des jeunes du village ...
Le lendemain, on se demande si les filles vont malgré tout revenir, on perd espoir mais elles arrivent toutes à 11h30 ... et après quelques questions, on comprend qu'elles ont été renvoyées de force par leurs mères, qui avaient compris qu'elles étaient allées beaucoup trop loin hier, pour qu'elles même nous donnent des raisons de refuser le projet. C'est le coup de grâce ! On range nos affaires, on dit au revoir au chef du village et aux hommes qui nous ont aidé et on quitte le village aux aurores. Voilà, fin de l'histoire du projet ARA au pays Dogon ...
On profite d'être à Bandiagara pour aller voir un village de la fameuse falaise, un village où les habitations sont construites dans le creux de la falaise et côtoient les anciennes habitations des Tellem, une ancienne ethnie du Mali.
Et maintenant, nous sommes de retour à Mopti, un peu au chômage technique. Notre projet n'est pas adapté aux grandes villes, les villages environnants sont pourris par le tourisme ... Alors nous avons décidé de proposer notre aide et nos compétences à quelques associations de la ville, pour leur donner un coup de main en gestion de projet et autres domaines.
Décidément, le Mali ne nous porte pas dans son cœur ! Tant pis, au moins, nous n'aurons pas à faire 40 km de piste de brousse pour trouver des chips, une bouteille de vin et des yaourts pour Noël ! :o)
La suite au prochain épisode.
Bisous déçus. Romain.