mercredi 28 janvier 2009

de Tombouctou à Ouagadougou

Ca y est, on commence à s'installer un peu à Ouaga. C'est pourquoi je trouve un peu de temps pour vous raconter nos dernières péripéties.

La semaine de vacances d'abord :

Nous sommes donc partis dimanche aux aurores en 4x4 pour Tombouctou. A midi, nous arrivons au bac qui nous fait traverser le Niger et rejoindre Tombouctou ville. Nous voilà arrivé au bout du bout du monde. La ville est charmante, calme. Du sable partout recouvre les routes. Entre les batisses en briques nues, des tentes touaregs plantées fierement dans le sable du Sahara. Les Tamashek sont l'éthnie dominante, on les repère à leur coiffe, un cheich, bande de tissu enroulée autour de la tête pour protéger du soleil et du sable. Alors nous nous plions à la tradition, et chacun cherche son cheich. Bleu violet pour Anne et Céline, Bleu clair pour Victor et moi, Sable pour Emilie. On apprend dans la foulée la technique d'enfilage, et la petite équipe de touareg en herbe est parée. Le lendemain, grand tour de la ville, qui n'est pas si grande, d'ailleurs. Tombouctou, c'est plutôt un gros village ! Alors on en fait le tour, les mosquées, les petites ruelles, les portes venant du Yémen qu'une seule famille est autorisée à fabriquer, et puis les maisons des différents explorateurs français, anglais et allemand qui ont découvert cette ville mystérieuse et ont rapporté leurs récits en Europe, le marché couvert ...

Mardi, c'est le départ pour une balade de 2 jours à dos de dromadaire. On marche d'abord jusqu'aux portes du Sahara, puis chacun chevauche sa monture et on s'enfonce dans cette masse de sable gigantesque. Le rythme est tranquile, les chameaux sont attachés les uns aux autres, et le premier est tenu par notre chamelier, à pied ! Pas de difficultés, sinon de s'habituer au déhanché particulier de notre ami mono-bossu. Nos dromadaires semblent avoir chacun leur caractère, celui de victor est fier, blanc, il préside le convoi. Celui d'Emilie timide, celui d'Anne grognon, il est marron foncé, il est derrière mais essaye toujours de passer devant, en vain ... La balade s'achève lorsqu'on arrive à la maison du chamelier : une grande tente, et un terrain sableux autour, protégé par une rangée de buisson épineux. On assiste au coucher de soleil, assis sur une dune vierge, c'est merveilleux. Puis le soleil laisse place à la nuit, et son froid glacial ! Nous commencons à enfiler les premiers pulls, les couvertures, les cheichs, nous nous blotissons dans nos duvets, le thé touareg nous réchauffe à peine. Le lendemain, réveil à l'aube pour rejoindre Tombouctou en début d'après midi. La balade aura été très agréable !!


Au programme des 4 prochains jours : on rejoint Mopti par voie fluviale, une balade en pinasse (pirogue à moteur) sur le Niger. Le premier jour est très agité, le temps est mauvais, du vent agite les eaux du fleuve, des nuages allant du gris au noir recouvrent tout le ciel, le froid, encore et toujours. Les rives semblent ternes et tristes, la pirogue tangue énormément, de l'eau rentre et mouille nos affaires, et difficile de sêcher ... On prie pour que le jour suivant soit meilleur, et c'est effectivement le cas ! Lever à l'aube, et même un poil plus tôt pour se mettre en route, nous devons rattraper le retard de la veille. Et coucher sur le toit de la pinasse, nous observons un magnifique lever de soleil, aux couleurs rappelant les plafonds de MichelAnge ! C'est vraiment beau, nous sommes sur cette petite embarcation, quasiment seuls sur le fleuve, il n'y a pas de bruit, les villages au bord de l'eau dorment encore et voilà que l'astre de feu décide de venir nous offrir ses rayons bienfaisants ! Et toute la nature, par ses couleurs incroyables, semble le remercier... Point d'orgue de la journée, la rencontre avec ... un hippopotame, que dis-je ? 3 hippopotames, toute une petite famille de Mali (c'est comme cela qu'on dit hippopotame en bambara !) les parents et le petit, échoués sur une lagune ! Et le voyage se poursuivera ainsi, entrecoupé de petites pauses dans des villages de pêcheurs pas toujours très accueillant, de couchers de soleil sur le fleuve, de parties de cartes endiablées et de pas mal de repos !

Et dès le lundi matin suivant, nous nous remettions en route vers le Burkina. Après nos 2 mois passés à Mopti, les au revoirs sont difficiles ... Au revoir à nos 2 associations partenaires, Mohamed, Ousmann, Djeneba, Diogo, Fatou ... Elisabeth et Sékou ... à notre famille d'accueil, les Gana et leurs comédiens de fils, leurs cours de cuisine devant des sitcoms légendaires... Au revoir aux jeunes boutiquiers qui nous ont aidés à réaliser le roman photo ... Et en route vers de nouvelles aventures au pays des hommes intègres.


Ce que nous allons regretter du Mali :


- Le fleuve Niger, et toute la vie qu'il y avait autour ... le va-et-vient des pirogues de pêcheur, les couchers de soleil sublimes ...
- L'hôtel Yapasdeprobleme, où nous avons discrètement pris nos douches pendant 2 mois !
- Le cours de cuisine du samedi soir chez les Gana devant "C'est ma famille", un sitcom de très très haut niveau !!! Et l'humour de Maman Basile, cuisinière en chef et maitresse de maison !
- Les histoires dogon d'Amou, qui nous faisait voyager dans l'univers si mysterieux de cette ethnie chère à Edouard Baer !

Ce que nous n'allons pas regretter du Mali :

- Les vendeurs de colliers touareg, dogon, songai, sorhai... qui nous suivaient plusieurs heures durant pour nous refiler leur camelotte à prix exorbitant !

- Les mégères racistes du marché des femmes qui voulaient nous vendre chaque légume au double de leur prix réel.

- Les crises de palu et l'hôpital de Mopti, ses salles insalubres et à l'odeur de mort. Dédicace au docteur Koné que j'ai légèrement importuné avec mes quelques questions ...

- Les "Toubabs Cadeaux !!" à chaque coin de rue ... Tiens, il me semble que l'on avait déjà pas regretté ça quelque part ...

- Les salopards de policiers maliens qui ont trouvé de bon ton de nous voler 45 000 FCFA en nous vendant de faux visas burkinabé puis en exigeant l'argent pour nous rendre les passeports ... vraiment dommage de finir le Mali sur cette note très négative !

Mais désormais, nous sommes installés à Ouagadougou, chez Ablassé, un des membres de notre association partenaire. Tout se passe pour le mieux, on s'occupe très bien de nous. On a encore quelques jours pour se préparer et nous démarrons notre activité dans les villages lundi prochain si tout se passe comme prévu. Nos premières rencontres au Burkina ont été vraiment bonnes, le pays s'annonce vraiment agréable. Reste à nous réhabituer à la chaleur africaine !

La suite au prochain épisode.
Bisous transpirants. Romain.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah enfin des nouvelles !!!

C'est un plaisir de lire tout ce détail de votre semaine de vacances. Bon courage à vous trois et bonne chance pour le théatre forum à venir. Et dire que vous avez chaud avec vos 30°degrés quel chance tout de même, car nous c'est pas ça !!! big bisous
Nadège

Anonyme a dit…

Wouah!!! Mon fils, quelle prose !!!! Où as -tu appris à si bien écrire???
A te lire, les images me viennent aux yeux et mon esprit vagabonde sur ces rives exotiques qui m'ont toujours fait rêver...
C'est génial de vous imaginer avec vos cheich, perchés sur vos dromadaires (chameaux?)... J'ai hâte de voir les photos.
Bonne chance, donc pour le burkina. De toutes façons, il n'y a pas de raison pour que ce ne soit pas aussi génial et enrichissant que durant ces 5 mois.
bisous, les aventuriers

Anonyme a dit…

coucou tout le monde !
sa a du etre sympa cette petite ballade a dos de dromadaiire rien qu'a liire l'artiicle on s'y croiirait il ne manque plus que les photos !
bonne fiin de vacances et bonne chance pour la suiite...
Aurélie(eleve du college A.Schweitzer(bon sa je vais finir par ne plus l'ecrire lol))

Anonyme a dit…

et bien voilà vous avez bien profité de cette semaine de vacances,c'est formidable !! j'espère que vous aurez de belles photos a nous montrer

alors, maintenant nous vous souhaitons bon courage ,pour la reprise du théatre forum,mais ne vous inquiétez pas ,si l'ambiance est là ,et que l'acceuil est toujours aussi convivial , vous aurez le coeur à l'ouvrage

et n'oubliez pas que nous sommes là , toujours a soutenir votre belle aventure ,et que l'on s'est langui d'avoir des nouvelles sur le blog (heureusement que j'ai mon tam tam africain, lol)
alors , on est prêt , en route pour les nouvelles aventures!!

nous vous faisons de gros bisous, surtout à émilie.
bisous affectueux

Anonyme a dit…

Coucou à vous.
Je viens de lire l'histoire de Pokko et la rivière aux crocodiles à ma fille de 5 ans. Il y avait le lion Ouassa, le crocodile Poulo Kanga et le grand Kiliboundé. Alors Laure a demandée si notre chère cousine allait les rencontrer et surtout comment parlaient les africains. Emilie, promets nous de nous raconter pleins d'histoires quand tu rentreras. gros bisous des Ecuellois